Livraisons d’armes de la France vers Israël : un flux ininterrompu

Un rapport basé sur les données d’importation des douanes israéliennes prouve que la France a livré des composants militaires à Israël de façon continue et massive pendant toute la durée du génocide à Gaza

Une coalition d’organisations regroupant Progressive International, le Palestinian Youth Movement, le conseil francilien du Mouvement de la Paix, l’AFPS, l’UJFP, Droit-solidarité, Attac, BDS France, The Ditch et Stop Arming Israel France publiaient en juin 2025 un rapport détaillé basé sur les données d’importation des douanes israéliennes, qui démontre que contrairement aux affirmations d’Emmanuel Macron, du ministre des Armées Sébastien Lecornu et du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, la France a livré des composants militaires à Israël de façon continue et massive pendant toute la durée du génocide à Gaza.

Mois après mois, depuis octobre 2023 et jusqu’à aujourd’hui, les livraisons se succèdent, par la mer comme par avion. Les données analysées ne concernent que deux catégories douanières : celle des composants et pièces de «bombes, grenades, torpilles, mines, missilles et autres munitions de guerre» ainsi que celles de «lance-roquettes, grenades, lance-flammes, artillerie, fusils militaires et fusils de chasse». Les montants impliqués se comptent en millions d’euros et les quantités en milliards d’articles. Et il ne s’agit là que d’une étude limitée, qui ne recouvre pas l’ensemble des exportations d’armes françaises vers Israël : les composants de drones vendus par Thales ne font pas partie des catégories douanières analysées.

Ces données concordent avec les révélations du média d’investigation Disclose : les maillons de mitrailleuses vendues par Eurolinks et les tubes de canons vendus par Aubert&Duval rentrent dans ces catégories d’importation. Notre enquête démontre que loin d’être une exception, ces livraisons sont systématiques et continues, en particulier au départ du port de Fos-sur-Mer et de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.

Alors que le génocide à Gaza et la colonisation israélienne atteignent leur paroxysme, Stop Arming Israel France appelle à une mobilisation large contre ce commerce de la mort.

Nous appelons les travailleurs de l’industrie d’armement à se mobiliser et à enquêter au sein de leurs entreprises pour faire toute la lumière sur ces ventes et les bloquer, en particulier dans les sociétés qui produisent le type de matériel visés par le rapport.

Nous appelons les travailleurs des douanes, du transport et de la logistique, des usines jusqu’aux ports et aéroports, à tenter d’identifier et de bloquer les livraisons d’armes et de composants d’armes vers Israël.

La solidarité des travailleur·ses est notre force. Ensemble, nous pouvons agir pour enrayer la machine de guerre et mettre un terme au génocide et à l’oppression du peuple palestinien.

N’attendons rien des gouvernements et des tribunaux, qui auraient pu mettre un terme au bain de sang en interdisant ce commerce dès les premiers jours du génocide et bien avant. C’est à nous de refuser et d’interrompre les flux militaires et commerciaux qui rendent possibles les massacres et l’injustice de par le monde.


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